En
attendant la guerre nucléaire qui s’annonce, il est opportun d’en
connaitre un peu plus sur le fonctionnement de l’énergie
nucléaire.
Comme
le rappelle Bill Bryson dans son livre « une histoire de
tout ou presque » :
« Richard
Feynman, le grand physicien de Caltech, fit observer un jour que si
l’on devait réduire l’histoire scientifique à une seule
affirmation fondamentale, ce serait : « Tout est formé d’atomes
». Ils sont partout et constituent toute chose. Regardez autour
de vous : tout n’est qu’atomes. Pas seulement les choses solides
comme les murs, les tables ou les canapés, mais l’air qui les
sépare. Et ce en une quantité que vous ne pouvez absolument pas
vous représenter ».
En
effet, la taille d'un atome est de l'ordre de 10-10 mètre
et sa masse de l'ordre de 10-26 kilogramme.
Un
atome
est composé d’un noyau formé de protons et de neutrons avec, pour
schématiser, des électrons qui « gravitent »
autour.
Lorsque
l’on parle d’énergie nucléaire, on parle de l’énergie
libérée lors de l’interaction entre un noyau atomique et une
autre particule ou un autre noyau atomique.
Les
centrales nucléaires créent ainsi de l’énergie par la fission de
ces atomes (contrairement à la fusion qui devrait remplacer cette
méthode dans les centrales nouvelles générations).
En
gros cela consiste à « casser » des noyaux d’atomes
dit lourds (avec beaucoup de neutrons et de protons) pour produire de
l’énergie sous forme de chaleur.
En
pratique on balance des neutrons sur des noyaux d’Uranium enrichis.
L’équilibre atomique du noyau s’en retrouve modifié et se scinde en éjectant plusieurs neutrons qui vont rencontrer à leur tour plusieurs autres noyaux et ainsi de suite. C’est ce que l’on appelle une « réaction en chaine ».
L’équilibre atomique du noyau s’en retrouve modifié et se scinde en éjectant plusieurs neutrons qui vont rencontrer à leur tour plusieurs autres noyaux et ainsi de suite. C’est ce que l’on appelle une « réaction en chaine ».
La
somme des masses du résultat de la fission est inférieure à la
masse du noyau d’origine, la masse manquante a été transformée
en énergie sous forme de chaleur.
Cette
réaction en chaine doit être maîtrisée car dans le cas contraire…
Ainsi,
pour contrôler cette réaction en chaine, on utilise des matériaux
stables comme le bore ou le cadmium en forme de barres qui vont
capturer le surplus de neutrons.
Mais
la chaleur produite ne permet pas encore de produire de
l’électricité, elle va permettre de chauffer l’eau des
réacteurs et produire de la vapeur qui entraînera une turbine qui
produit l’électricité.
Les
principaux inconvénients (et non les moindres) sont les déchets
produits :
- les déchets issus de la fission,
- les résidus des mines d’Uranium,
- les sous produits de l’enrichissement de l’Uranium,
- les structures métalliques des barres d’Uranium,
- les déchets d’exploitations (gants, combinaisons,…),
- les 1/5 de matériaux irradiés d’une centrale.
Ces
déchets ont une durée de radioactivité très longue et sont
classés en 3 catégories :
- A – faible activité et faible durée de vie
- B – faible activité et longue durée de vie
- C – Haute activité et longue durée de vie
Les
déchets de catégorie A doivent être isolés pendant 300 ans. Pour
les catégories B et C en revanche, il faut plusieurs dizaines de
milliers d’années.
Depuis
70 ans, la seule industrie française du nucléaire a produit plus
d’1 460 000 m3 de déchets radioactifs ce qui
équivaut à près de 390 piscines olympiques et à 2 kg par an et
par habitant.
*****
Le
nucléaire c’est aussi la fusion et là c’est l’inverse, on
assemble 2 noyaux atomiques légers pour en créer un plus lourd.
Dans ce cas également la masse du résultat de la fusion est plus
faible que la masse de ses deux composants. La masse manquante a
également été transformée en énergie sous forme de chaleur.
La fusion est beaucoup plus efficace que la fission car là où cette dernière produit avec un gramme d’uranium, plusieurs tonnes de charbon, la fusion en produit 3 à 4 fois plus.
La fusion est beaucoup plus efficace que la fission car là où cette dernière produit avec un gramme d’uranium, plusieurs tonnes de charbon, la fusion en produit 3 à 4 fois plus.
Autre
avantage, les combustibles de fusion sont universellement disponibles
et quasiment inépuisables. Le deutérium peut être obtenu à partir
de l'eau ; le tritium sera produit pendant la réaction de
fusion lorsque les neutrons issus de la fusion des noyaux
interagiront avec le lithium des modules placés dans la chambre à
vide.
La
fusion ne génère pas de dioxyde de carbone ou d'autres gaz à effet
de serre.
Mais
surtout, la fusion nucléaire ne produit pas de déchets
radioactifs de haute activité à vie longue (catégorie C).
Le
principal souci c’est qu’il faut accélérer suffisamment les
atomes pour qu’ils fusionnent. Or, pour accélérer un atome, il
faut le chauffer à une température de 150 millions de degrés
Celsius.
A
cette température, les électrons sont arrachés des atomes et la
matière forme un plasma ionisé. Comme aucun matériau ne peut
supporter une telle chaleur, les atomes ionisés sont contenus dans
des champs magnétiques générés par des supraconducteurs.
Mais
vous l’aurez compris, tout cela consomme énormément d’énergie
pour fusionner les atomes et les centrales utilisant la fusion
consomment encore, plus d’énergie qu’elles n’en produisent.
En
plus la fusion libère également des neutrons très énergétiques
qui ne peuvent pas être confinés par les champs magnétiques (vu
qu’ils sont par définition neutres) et ils dégradent les
installations du réacteur (et tout le monde a encore en tête Fukushima voire Tchernobyl).
Or, déjà que pour les centrales à fission le coût de leur entretien est astronomique, cela ne laisse rien présager de très rentable.
Or, déjà que pour les centrales à fission le coût de leur entretien est astronomique, cela ne laisse rien présager de très rentable.
Bon
après toutes ces explications, vous reprendrez bien un petit
champignon ?
Allez, petit cadeau en bonus, l'excellente vidéo du Defakator :